Apprendre par cœur en droit : est-ce bête ?

Une idée véhiculée par l’enseignement veut qu’ apprendre par cœur en droit soit bête et ne sert à rien.  Nous sommes à l’ère de l’information et du numérique. L’information est disponible, accessible et nous pouvons inscrire cette information quelque part.

En effet, il suffit d’aller sur Google ou sur le Doctrinal + et de taper certains mots clés pour instantanément trouver les informations dont vous avez besoin. Copier-coller ces informations dans un fichier word pour y revenir quand vous aurez le temps. Vous n’avez pas besoin de les apprendre par cœur en droit parce que vous savez que cette information est inscrite quelque part et que vous pourrez revenir dessus le jour où vous en aurez besoin.

Cette accessibilité de l’information fait que nous utilisons beaucoup moins notre mémoire qu’autrefois. Vous n’apprenez plus par cœur des informations parce que vous pouvez les inscrire quelque part et y revenir quand vous en aurez besoin. Vous avez également vos portables dans lesquels vous pouvez enregistrer toutes les informations dont vous voulez vous souvenirs que ce soit par écrit ou en prenant une photo ou une vidéo.

Cette ère de l’information et du numérique fait que beaucoup de personnes pensent qu’il n’est plus nécessaire de retenir dans votre mémoire de nouvelles connaissances. La compréhension doit prédominer. Il suffit de comprendre puisque de toute façon l’information est inscrite quelque part. C’est surtout l’art et la manière de retrouver cette information qui importe. D’où l’importance donnée à la capacité à rechercher dans les bases de données juridiques les solutions à vos difficultés et vos problèmes.

La principale difficulté de ce raisonnement est que les examens demeurent encore un test de votre mémoire. Par exemple, il suffit de voir que vos examens portent parfois sur des questions de cours (définition de terme juridique ou de tout un régime juridique) ou sur un commentaire d’un arrêt qui nécessite que vous maniez et raisonniez sur des connaissances contenues dans votre cours sans pouvoir vous référer à vos notes. Sans une maîtrise parfaite de vos connaissances juridiques, votre raisonnement sera nécessairement faussé ! Même si cette information est inscrite quelque part, le jour de l’examen, vous ne pouvez pas aller y jetez un coup d’œil au risque d’être marqué au fer rouge, c’est-à-dire, au risque d’être un tricheur. C’est tout le paradoxe des études ! Nous sommes à l’ère du numérique, mais vous continuez à passer vos examens avec un stylo et un papier sans aucune documentation extérieure. Ni wikipédia, ni google, ni le doctrinal + ne peuvent vous aider le jour de l’examen. Vous êtes seul face à votre sujet ! Vous ne disposez que de ce qu’il y a dans votre mémoire !

C’est pourquoi apprendre par cœur en droit n’est si pas bête. C’est même tout le contraire parce que le jour des partiels, seul votre mémoire peut vous aider. Sans avoir mémorisé les connaissances nécessaires pour réussir votre examen, vous vous retrouvez le jour j démuni. Peu importe que vous ayez compris le cours à un moment donné, si vous ne vous en souvenez pas, vous ne pourrez pas réussir votre examen. D’ailleurs, toute forme d’apprentissage nécessite de la répétition et la répétition est le mécanisme élémentaire de la mémoire. Elle aboutit à des connexions stables entre vos neurones et à une communication facilitée. En général, il faut des dizaines, parfois même des centaines de répétitions pour apprendre par cœur en droit quelque chose.

En conclusion, souvenez-vous que le jour de l’examen, vous ne disposerez que de votre mémoire pour répondre à vos questions ! Alors améliorez là !

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